Explorer l’ « Inconnu » : Une Introduction aux Travaux de Sun Moqing,Filippo Fabrocini (试发表)
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La première fois que j’ai rencontré Sun Moqing, c’était à l’Université de Tsinghua (Pékin, Chine). J’y suis allé pour regarder les travaux d’une de ses collègues. En fait, c’est elle qui m’a présenté Sun Moqing. Ma visite suivante à Tsinghua, c’était pour voir les travaux de Sun Moqing. Ils étaient absolument conformes aux attentes qui découlaient des quelques mots échangés lors de notre précédente rencontre. La Nostalgie est un leitmotiv constant de la production artistique de Sun Moqing. L’art de Sun Moqing se concentre totalement sur la redécouverte des racines culturelles de son propre pays, la Chine. Il pense fermement et justement que la Chine doit regarder le monde sans devenir le monde. Pourtant, de mon point de vue, il est également capable de regarder la Chine depuis le monde.
Le principal sujet de son art est, en apparence, uniquement la nature. En fait, il utilise les montagnes, les arbres, les nuages, etc., seulement pour refléter son âme. Son art est entièrement dévolu à l’exploration de « l’inconnu » de son âme. Ici, l’inconnu n’est pas simplement l’inconscient freudien. L’inconnu est le domaine magique et flou des archétypes de la culture chinoise revisités à la lumière d’un modèle de personnalité correspondant à l’époque à laquelle appartient Sun Moqing. L’inconnu est l’archétype collectif de la culture et de l’histoire chinoises telles que dépeintes dans de nombreuses représentations des siècles passés. C’est pour cette raison que Sun Moqing est si intéressé dans le mythe et ses représentations. Selon Jung, les archétypes sont fondamentalement constants parmi les différentes cultures alors que leurs représentations varient dans le temps et l’espace. Les représentations variables des archétypes sont le point de rencontre par lequel les archétypes se connectent à l’art et à l’époque dans laquelle cette œuvre particulière se situe. Sun Moqing est principalement intéressé par l’exploration de l’inconnu tel que montré par les représentations artistiques de l’histoire de l’art chinois, un sujet que Sun Moqing traite avec nostalgie et respect. Explorer la mythologie chinoise signifie donc explorer l’inconnu de l’inconscient collectif chinois. Ainsi, il signifie également explorer « l’inconnu » tout court, cet inconnu qui est caché et coincé dans l’âme de chaque être humain.
C’est pourquoi Sun Moqing semble plus intéressé par la zone floue bordant les frontières des peintures chinoises sur parchemin. C’est là dans ce « locus », dans lequel finalement le ciel et l’eau semblent mystérieusement fusionner, que l’attention de Sun Moqing est dirigée. C’est là que son imagination aime redécouvrir ces représentations. Son voyage part des mythes pour arriver finalement à l’ « incolore », au « blanc », au « vide ». Quel est l’incolore alors ? Sun Moqing n’a pas de réponse. Selon lui, l’art est fascinant car il ne produit jamais de réponse définitive. Je suis d’accord avec lui. Ainsi, l’incolore dont il parle me fait revenir aux mots de Heart Sutra dans lequel le concept est énoncé en affirmant : « La forme est le vide, le vide est la forme. Le vide n’est pas séparé de la forme, la forme n’est pas séparée du vide. Quel que soit la forme est vide, quel que soit le vide est forme ». J’ai le sentiment que Sun Moqing ne peut pas vraiment éviter sa propre histoire et sa propre culture. C’est ce qui fait de lui un artiste très excitant dans ce monde de plus en plus globalisé et tristement de plus en plus uniforme.
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最后更新 2013-04-25 03:28:16
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